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Raymond Mondon
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Edito
Anne STEMART,
Présidente de l'Institut


Voir grand pour demain

Ma rencontre avec l’historien et passeur de mémoire, Gaëtan Avanzato nous a permis d’évoquer ensemble le parcours de Raymond Mondon, homme de conviction, de courage et d’action, un maire visionnaire dans le développement et la modernisation de Metz de 1947 à 1970, conseiller général et député de Moselle, ministre de Pierre Mendès France et de Georges Pompidou, un homme politique animé par des valeurs de patriotisme et d’ambition pour la Lorraine et la France.

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Raymond Mondon, le Donjon de Metz

Philippe DECHARTRE

Entretiens oraux de l’Association Georges Pompidou :
Philippe DECHARTRE

Philippe Dechartre est né le 14 février 1919 à Truong-Thi (Tonkin), sous le nom de Jean Duprat-Geneau. Son père y est ingénieur des chemins de fer. Le futur Philippe Dechartre fait ses classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand avant de décrocher une licence de droit à la Faculté de droit de Paris.

En 1940, Jean Duprat-Geneau est officier à l’École d’application de l’artillerie de Fontainebleau. Fait prisonnier, il est envoyé en Allemagne au stalag disciplinaire de Fallingbostel où il rencontre Michel Cailleau, dit « Vergennes », un des neveux du général de Gaulle dont il favorise l’évasion. Évadé lui-même, il participe à la création d’un mouvement de résistance des prisonniers de guerre, devenant chef de la zone nord en 1943. C’est durant la Résistance qu’il prend le pseudonyme de Philippe Dechartre. Arrêté par la Gestapo à Paris, il est incarcéré à Fresnes et condamné à mort. Délivré sur ordre de De Gaulle par un commando organisé depuis Londres, il rejoint Alger en 1944 où il rencontre le Général. Il devient délégué général des prisonniers de guerre, déportés de la Résistance et déportés du travail auprès du Gouvernement provisoire de la République française à Alger, puis membre de l’Assemblée consultative provisoire (1944) où il est président de la commission des déportés et prisonniers de guerre.

Homme de culture, Philippe Dechartre aura une riche carrière dans le domaine de la diffusion culturelle au sens large. Il commence sa carrière comme producteur à la radio (1946), puis membre du comité des programmes de radiodiffusion de l’ORTF (1965), directeur de plusieurs festivals (festival du palais des rois de Majorque, directeur général des Chorégies d’Orange, du festival antique d’Arles) et metteur en scènes de spectacles son et lumière. D’autre part, il est expert à l’UNESCO et membre du Comité international pour l’alphabétisation dans les années 1960. Parallèlement, il assume les fonctions de chargé de mission auprès de Jean-Pierre Dannaud, directeur de la Coopération culturelle et technique au secrétariat d’État aux Affaires étrangères (1964-1966). Enfin, il est directeur général adjoint de l’Office de coopération radiophonique (OCORA) de 1965 à 1969, et secrétaire général de l’Association pour le développement de l’enseignement et de la culture en Afrique et à Madagascar (Audecam).

Philippe Dechartre s’engage également très activement en politique. Sous la IVe République, il est proche du radical-socialisme et collabore avec Pierre Mendès France jusqu’en 1958. Il est d’ailleurs candidat républicain radical et radical-socialiste et Centre de la réforme républicaine aux élections législatives de novembre 1958 dans la 25e circonscription de la Seine. Avec l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle, le gaullisme de gauche devient son horizon politique. Il contribue à la mise en place du premier mouvement rassemblant des gaullistes de gauche, l’Union démocratique du travail (UDT), qui fusionne en 1962 avec l’UNR. En 1966-1967, il reprend le flambeau en devenant secrétaire général de l’Union de la gauche Ve République. Candidat aux élections législatives de 1967 à la Rochelle, il est élu un an plus tard en juin 1968 dans la 1re circonscription de Charente-Maritime. C’est au même moment qu’il accède aux fonctions gouvernementales, d’abord brièvement comme secrétaire d’État à l’Équipement et au Logement dans le cinquième Gouvernement Pompidou (31 mai-10 juillet 1968), puis secrétaire d’État auprès du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Population dans le gouvernement Couve de Murville (juillet 1968-juin 1969), fonctions qu’il conserve dans le gouvernement Chaban-Delmas (juin 1969-juillet 1972).

Dans les années 1970, Philippe Dechartre est également fondateur du Mouvement pour le socialisme par la participation (MSP), créé en 1971 et dissous en 1994. Membre du RPR dès sa fondation, délégué national à l’Action ouvrière et professionnelle du RPR (1976-1978), membre du conseil national et du bureau politique du RPR, il soutient les candidatures de Jacques Chirac à l’élection présidentielle, mais aussi celles de François Mitterrand au second tour en 1981 et 1988. Enfin, en 1994 il devient membre du Conseil économique et social, dont il est le doyen d’âge.

Entretien réalisé par Noëlline Castagnez et Sophie Chauveau, février-avril 1998. Durée : 4h25.

Association Georges Pompidou  www.georges-pompidou.org

 

 

 

Philippe Dechartre est mort lundi 07 avril à Paris à l’âge de 95 ans.

« Il est parti rejoindre un autre gaulliste historique, Jean Charbonnel, gaulliste social comme lui, décédé jeudi 20 février 2014 à Paris à l’âge de 87 ans. Tous deux étaient membres fondateurs de l’Institut Raymond Mondon. Leur message, qui était celui du Général, garde toute son importance en une époque où les politiques ne montrent plus le chemin et cèdent trop souvent aux solutions dogmatiques ou simplistes. La « Nouvelle Société » est plus que jamais d’actualité. 

L’Institut Raymond Mondon tient à saluer la mémoire de celui qui fut d’abord un résistant, un grand humaniste, fidèle jusqu’à la dernière heure aux idées du Général de Gaulle de qui il fut ministre dans le gouvernement Pompidou, Couve de Murville puis Chaban-Delmas entre 1968-1972. Il était un passionné de la participation et des relations du travail.

Philippe DECHARTRE a été camarade de résistance de Raymond Mondon au sein du MNPGD (Mouvement national des prisonniers de guerre), mouvement de la résistance française, lors de l’occupation de la France par les nazis en 1940-1944. »

Anne Stémart, présidente de l’Institut Raymond Mondon, le 10 avril 2014.

Philippe Dechartre et Raymond Mondon, Paris 1970

Les ministres Raymond Mondon et Philippe Dechartre en 1970 à Paris.

Philippe DECHARTRE

Philippe DECHARTRE, Doyen du Conseil économique et social,
ancien Ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou,
Grand Croix de la Légion d’Honneur et de l’Ordre national du Mérite,
Commandeur des Palmes académiques.

 

 A lire :
Mouvement national du « Nouveau Siècle »
Contribution au projet 2012 de la majorité présidentielle :
« Pour une société plus juste et plus solidaire dans une phrase qui gagne »

Lire l’éloge funèbre de M. Philippe DECHARTRE prononcé par M. Arnaud MONTEBOURG, Ministre de l’Economie, du Redressement Productif et du Numérique, Le mardi 15 avril 2014, aux Invalides à Paris

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