RAYMOND MONDON

Raymond Mondon, « homme des marches de l’Est », né à Ancy sur Moselle le 8 mars 1914, est licencié en droit à la faculté de droit de Nancy. Mobilisé comme lieutenant en 1939, blessé en juin 1940, fait prisonnier puis libéré en décembre 1940, il passe le concours de la magistrature et est nommé juge d’instruction à Saint-Mihiel en mars 1942. Entré dans la Résistance, arrêté par la Gestapo en juin 1944, il s’enfuit et rejoint à Paris le MNPGD, Mouvement National des Prisonniers de Guerre et des Déportés, où il rencontre François Mitterrand. À la Libération il est nommé directeur de cabinet du préfet de la Moselle, puis procureur à Bar le Duc.

Mû par sa passion pour la politique, il devient, à l’occasion des municipales d’octobre 1947, maire de Metz à 33 ans sous l’étiquette du RPF, Rassemblement du Peuple Français, créé par le Général De Gaulle au printemps 1947. Il le restera jusqu’à sa mort le 30 décembre 1970.

Nommé « le donjon de Metz, par Jacques Chaban-Delmas, Raymond Mondon développe sa ville et va durablement la marquer de son empreinte. Il rénove notamment le centre ville parfois de manière contestable, il agrandit le périmètre de la ville par adjonction de communes environnantes, il crée l’université de Metz, il influence considérablement le tracé de l’autoroute de l’Est au profit de Metz.

Conseiller général de la Moselle de 1947 à 1970, il défend les intérêts de la Lorraine dès les premières difficultés de l’industrie sidérurgique.

Élu député de la Moselle en 1946 sous l’étiquette UDSR, Union Démocratique et Socialiste de Résistance fondé par François Mitterrand, avant de rejoindre le RPF, il sera réélu jusqu’en 1968. Avec Jacques Chaban-Delmas, il devient ministre d’ouverture du gouvernement de Mendès-France en 1954. Il sera secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, alors François Mitterrand, en charge des collectivités territoriales. À partir de 1956, il siège parmi les Indépendants, approuve le retour du général de Gaulle et la Constitution de La VIème République en 1958. Président fondateur des Républicains Indépendants aux cotés de Valéry Giscard d’Estaing en 1962, il affirme sa magistrature d’influence sous le signe de la majorité d’idées. En tête de la manifestation gaulliste sur les Champs Élysées le 30 mai 1968, il plaide pour le Oui au referendum d’avril 1969, en désaccord avec Valéry Giscard d’Estaing. Après le départ du Général De Gaulle, il soutient la candidature de Georges Pompidou à l’élection présidentielle de 1969. Il devient ministre des Transports dans le gouvernement de son ami Jacques Chaban-Delmas. Raymond Mondon, RI, chabaniste, adhère aux idées de la Nouvelle Société défendues par le Premier Ministre Jacques Chaban-Delmas. La maladie interrompra une trop courte carrière ministérielle.

Que retenir du riche parcours de Raymond Mondon ? L’image d’un homme qui connut certes ses contradictions, mais qui sut les surmonter en préservant sa liberté et son indépendance, dans un esprit de tolérance, fidèle en amitié et anticipant les grands enjeux de l’avenir.

Extraits de l’ouvrage de Gaëtan Avanzato : Raymond Mondon, Le donjon de Metz, Éditions des Paraiges, 2011.

« Les bizarreries de l’existence »
par Vianney Huguenot

Journal L’ESTRADE, Mensuel, n° 48, décembre 2014

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